Aujourd'hui, j'ai envie de vous présenter deux livres, deux témoignages sur la seconde guerre mondiale...certains diront encore un livre sur cette partie de notre histoire, moi j'ai envie de dire, il faut continuer à raconter...les derniers témoins vivants qui ont vécu cette tragédie vont bientôt disparaitre et c'est à nous, la jeune génération de prendre la rélève et de continuer inlassablement le devoir de mémoire...quand je vois le score important du FN aux éléctions régionnales, ça me fait froid dans le dos et là je me dis, réagissons!!!
L'histoire d'Eva : les mémoires de la demi-soeur d'Anne-Frank/Eva Schlosss
Comme la famille Franck, Eva et toute sa famille se cacheront pour fuir la Gestapo et les lois anti-juives. Le jour de ses 15 ans, Eva et sa famille sont arrêtés et déportés vers Auscwitz. La famille sera séparée. Son père et son frère périront dans les marches de la mort. Eva et sa mère bien que séparées plusieurs fois par le destin resteront ensemble et survivront à la déportation.
C'est un récit à plusieurs voix, en effet bien que ça soit Eva qui raconte les ¾ du récit, sa mère prend aussi la parole et narre les moments où elle et sa fille sont séparées. Pour un événement, nous avons donc la vision de Eva et celle de sa mère.
Le fait que le récit soit à la première personne nous plonge encore plus dans cette tragédie.
Le récit est accompagnée de photos, l'écriture est simple et fluide...on pourrait se dire encore un livre sur la Shoah...toujours les mêmes récits emplis de terreur, de souffrance, de déshumanisation...et pourtant, je crois qu'il ne sera jamais assez dit et raconté la cruauté de certains hommes...Raconter pour ne pas oublier...
Ce qui est appréciable et original, c'est que la fin du livre ne se termine pas avec la libération du camp. En effet, nous suivons Eva et sa mère durant leur difficile retour à la « réalité ». Nous découvrons les difficultés qu'ont rencontrés les déportés suite à leur retour.
Après la guerre la mère d'Eva se mariera avec Otto Fanck et Eva deviendra la demi-soeur posthume d'Anne Franck. Elle sera l'une des premières à lire son journal et à découvrir la facette cachée d'Anne.
Le secret de ma mère/ Anne Kirschner
Durant près cinquante ans, Sala cachera une partie de sa vie à sa famille, cinquante ans de silence....
La veille d'une opération importante, Sala confiera à sa fille Anne les photos et documents qu'elle avait conservés durant toutes ces années. Pour la première fois, Sala se confie et témoigne de son calvaire durant cinq ans dans les camps de travail nazis.
Le livre est composé de lettres (environ 80 sur les 350 que Sala reçues de son entourage) mais aussi des photos, des poèmes...Pour compléter et mieux comprendre le contexte historique ainsi que les différents événements survenus, un narrateur nous accompagne tout au long de la lecture.
Il y a et il y a eu beaucoup de témoignages sur la déportation de juifs dans les camps de concentration et d'extermination mais c'est la première fois que j'ai l'occasion de lire le vécu d'une survivante des camps de travail. J'ai pu donc apprendre que la vie dans ces camps étaient moins rudes que dans les camps destinés à l'extermination. En effet, le but de ces camps n'étaient pas de tuer mais d'avoir de la main d'œuvre. Les travailleurs avaient droit de recevoir du courrier et aussi des permissions mais très rarement. En cinq ans, Sala a eu le droit à une permission.
Malgré les opérations de fouilles, Sala réussit à garder son précieux trésor et nous permet aujourd'hui d'avoir de précieux renseignements sur la vie quotidienne des juifs polonais mais aussi sur l'organisation de la vie dans les camps de travail.
De plus, les lettres permettent d'avoir une vision plus juste des sentiments à un moment précis et sont donc bien plus fidèles que nos propres souvenirs.
Je dois dire que j'ai trouvé le récit un peu long à démarrer. Les premières pages servent à présenter la famille de Sala, les traditions...et surtout comment s'est décidé le départ de Sala pour les camps de travail. A l'origine, c'était sa sœur Raizel qui devait s'y rendre pour une durée de 6 semaines disait-on. Mais Raizel étant de constitution fragile et Sala encore en quête d'elle-même, voulait se prouver quelque chose décida qu'elle irait à sa place.
Le reproche que j'ai envie de faire, c'est que parfois les lettres venant de la famille de Sala débordaient un peu trop de bons sentiments. Elles se voulaient sûrement rassurantes pour ne pas inquiéter Sala mais elles m'ont un peu lassé et parfois je ne lisais pas la lettre jusqu'au bout. Je dois dire que j'ai presque préféré les passages racontés par le narrateur.
Un livre intéressant par l'aspect de l'histoire qu'il aborde mais un peu indigeste par son mode de narration.
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